Le culte de Sirtha
Par Nehtu Dustram
Llâni de Sirtha
Pour éviter que sa création ne soit détruite par les forces de Dhrâna, l’Immonde Bête, Sirtha (cent fois soit béni son nom) se retira aux confins de l’univers. Dans son insondable méchanceté Dhrâna le suivit et depuis ils se battent, donnant ces myriades d’étincelles que nous appelons étoiles.
Avant de partir, Sirtha (cent fois soit béni son nom) confia aux humains son Regard de sorte qu’il puisse toujours nous protéger du mal.
C’est aux humains que revient le rôle de protéger le Regard car il est dit que toute chose vue peut à son tour te voir. Le Regard est un lien privilégié entre les Vinah et Sirtha (cent fois soit béni son nom.). Briser ce lien rendrait Sirtha (cent fois soit béni son nom) triste et sa tristesse engendrerait le malheur du monde.
Pour établir une relation durable, Sirtha (cent fois soit béni son nom) institua un lien avec notre intimité car c’est là que chaque humain garde Sirtha (cent fois soit béni son nom) : au fond de son cœur. C’est ainsi que naquit le llani, le prêtre, le lien avec notre intimité, l’interlocuteur entre l’humain et Sirtha (cent fois soit béni son nom), celui qui intercède, celui qui entend.
Etre llâni signifie se retirer de la vie, s’effacer, pour n’être plus que l’instrument par lequel Sirtha (cent fois soit béni son nom) s’adresse à ses élus.
Le llâni est le guide spirituel des Vinah, le peuple qui voit, le peuple qui sait. Toute créature vivante peut faire partie des Vinah. Il suffit pour cela qu’elle élève son âme et se détache des biens matériels : instruments de Dhrâna.
Et pour que l’esprit soit fort, il faut l’entraîner, le cultiver, l’endurcir. Lorsque l’esprit est purifié de toute idée de possession le sceau de Sirtha (cent fois soit béni son nom) lui est imprimé ce qui le protège de l’envie. Ce sceau est marqué dans la chair pour que l’esprit ne l’oublie pas. C’est la fierté des Vinah, le signe qu’ils sont en harmonie avec Sirtha (cent fois soit béni son nom).
Lorsqu’un Vinah veut s’adresser à Sirtha (cent fois soit béni son nom) il doit être sûr de s’exprimer avec une voix pure. Le Vinah ne prie pas, il s’adresse au llâni qui transmet le message. C’est pourquoi avant de se présenter devant le llâni, le Vinah aura à cœur de purifier sa bouche en mangeant les fleurs de Sirtha (cent fois soit béni son nom) : la kanet doré, symbole du jour et du Regard, et la fleur de roche, symbole de la voûte céleste dans laquelle voyage Sirtha (cent fois soit béni son nom).
Le Vinah doit bannir toute idée de possession pour apprécier le don de partage et d’humilité.
L’emploi des armes, instruments de Dhrâna, est proscrit pour tout Vinah mais est toléré pour les Ceki : le peuple qui ne voit pas, qui ne sait pas.
C’est pourquoi les Vinah cultivent les arts magiques car un des devoirs des Vinah est la préservation de leur corps en tant que temple de Sirtha (cent fois soit béni son nom)
Ainsi, humble et dépouillé, mais d’un esprit fort et fier, le Vinah peut apprécier toute la générosité de Sirtha (que son nom soit loué sur toute la création.)